La société renforce notre peur de l'accouchement
Moi aussi, la poussée, ça me faisait peur. Si tu me suis sur les réseaux sociaux, tu as pu voir que ma grande crainte, c’était le fameux anneau de feu.
C’est normal de ressentir ça. C’est ce qui est véhiculé pas mal partout dans notre société. Tout comme les poupées Barbies ont renforcées notre image sociale de ce que “doit” être la beauté chez la femme, nos films, entre autres, ont renforcés ce sentiment de peur relié à l’accouchement.
Les pieds dans les étriers, la femme qui hurle de douleur et cris de gros mots à son mari. Le valeureux médecin qui “accouche” la mère. C’est donc normal d’avoir une vision distorsionnée de l’accouchement et de la poussée.
On est tout simplement conditionné·e·s à cela.
Vient ensuite tous les groupes de mamans sur lesquelles les mères et parents racontent leurs mauvaises expériences, validant cette image qu’on a et la renforcissant.
Croire en soi pour accoucher dans la douceur
Pourtant, les belles histoires sont là et elles existent.
Et pour créer sa propre belle histoire, il faut avant tout… y croire.
C’est simple comme ça. Croire que c’est possible. Croire qu’on peut le vivre. Croire qu’on a cette force.
Mais pour ça, il faut passer par-dessus ses peurs et ses blocages. Et ça, ça demande un effort.
Sinon, c’est un peu comme un élève qui se répète qu’il ne réussira pas son examen. De façon inconsciente, il va lui-même créer son échec, s’autosaboter.
Alors, je t’invite à te donner une chance et à croire en toi. Et pour ça, je te partage une fraction de l’histoire de naissance de ma fille, M. Ce moment magique qu’a été la poussée.
Pourquoi? Pour t’inspirer du beau, pour que tu puisses visualiser autre chose et t’entourer de beauté.
Une naissance en douceur
Quand la poussée s’est installée, c’est comme si je redescendais sur Terre, après avoir passé des heures dans un autre monde. Mon esprit, qui était ailleurs, est redescendu brusquement dans mon corps.
La douleur de la transition, qui m’avait emporté dans une sorte de transe, avait disparu. Elle n’existait plus, laissant place à une intensité incroyable prenant naissance au niveau de mon ventre et faisant de longues pulsations entre mes jambes.
Je me souviens clairement la sensation irréelle de la tête de M qui se frayait littéralement son propre passage vers la sortie.
Je ne décidais rien, j’étais à la fois spectatrice et accompagnante de mon bébé. C’était à elle de décider, à moi de l’accompagner et de faciliter son parcours, au mieux.
La pulsation, toujours là, comme le rythme d’un tambour, plus grave et profond, m’amenait à bouger. On a alors entamé notre première danse à deux. Celle de sa naissance.
Je suivais le rythme, en une danse un peu tribale, tant elle était instinctive. Ma tête, de nouveau dans les nuages, et mes pieds, bien ancrés au sol, enracinée, j’étais entre deux. La connexion intense que j’avais eu avec elle lors de la grossesse était présente, plus forte que jamais, me permettant de ressentir ses besoins, d’espaces, de mouvements et d’accueil.
Je me rappelle sa tête qui avançait, bien résolument.
Plus j’entrais dans la danse, plus mon chant ressortait. Fort. Unique. Je l’appelais à moi, je puisais dans ma force pour lui en donner, à elle, si petite qui devait faire tout ce chemin.
Puis, j’ai su, elle était là.
« Elle arrive, elle arrive! »
Quelqu’un devait l’accueillir, alors que je n’en avais plus la force.
Une dernière poussée et elle s’est éjectée, d’elle-même, comme un poisson qui saute hors de l’eau, attrapée de justesse par une infirmière qui avait accouru.
À ce moment, tout a changé. Le monde a basculé. Ma petite M était née. Forte, vigoureuse, battante. Elle l’est toujours d’ailleurs.
Mon accouchement aurait pu être différent
Ce fût une poussée sans douleur. AUCUNE. C’était beau, c’était magique et intense et je revivrais ce moment n’importe quand.
Pourtant, j’aurais pu le vivre tellement différemment. J’aurais pu me laisser aller dans mes craintes, ça aurait été facile. C’est toujours facile, rester dans ce qu’on connait et justifier nos choix.
D’abord, j’avais perdu mon suivi avec ma sage-femme, car j’avais eu des saignements importants, un placenta previa (qui avait migré) et un début de pré-éclampsie.
Ensuite, le placenta étant finalement assez proche du col, j’avais une épée de Damoclès au-dessus de la tête : on m’avait placé directement devant la salle de césarienne pour prévenir toutes urgences.
Enfin, j’avais mon traumatisme relié à mon premier accouchement.
Alors oui, j’aurais très bien pu rester dans ma peur. La vivre à fond. Mais je sais qu’alors, ça aurait tout changé.
Cet accouchement, je m’y suis préparée. Avant même la conception.
Défaire mes blocages, changer mon mindset, m’ouvrir à une autre vision. J’ai travaillé seule d’abord, puis avec ma doula et mon conjoint, et finalement avec M elle-même.
Donc, est-ce que c’est possible d’accoucher sans douleur? J’ai décidé d’y croire avant de le vivre.
Je ne dirais pas que mon accouchement complet était sans douleur, mais la poussée, ce moment que j’avais tant redouté mais sur lequel j’avais tant travaillé, a été le plus doux.
Ce fût une poussée sans douleur. AUCUNE. C’était beau, c’était magique et intense et je revivrais ce moment n’importe quand.
Est-ce que ton accouchement sera comme ça?
Eh bien, pourquoi pas?
Il sera différent, c’est certain. Tu le vivras à ta façon, avec ton propre ressentie et ta propre connexion. Mais oui, il pourrait être tout aussi merveilleux. Beau. Doux.
Mais pour ça, il faut commencer par le début. On ne peut pas arriver à un grand marathon sans s’entraîner d’abord, c’est la même chose pour ce moment ultime.
En passant, je te laisse deviner que cet enfantement a été la dernière étape pour ma guérir de mon trauma.
Depuis, j’aide les femmes et personnes enceintes, leurs conjoint·e et leur bébé à vivre la grossesse, l’accouchement et la maternité différemment.
Vous aider à franchir cette étape en douceur, c’est ma mission de vie.
Viens nous rejoindre dans le groupe gratuit La Meute Lupa si tu as envie, toi aussi, de travailler sur toi pour vivre un accouchement différent.
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